lundi 11 février 2013

Seizième Entretien


Félix : Monsieur l’abbé, connaissez vous la prophétie de Saint-Malachie ? Selon ce blanc-seing mal acquis et ésotérique, spécialisé dans la procession des papes à travers les âges, il est écrit que le suivant sur la liste, après Benoît XVI, sera l’ultime pape en exercice avant le jugement dernier.
Serait-ce pour accélérer ce processus que Seize aurait décidé de mettre les bouts ?

L’abbé Tymon de Quimonte : Mon fils, laissez là toutes ces sottises que l’on profère sur cette question. Revenons au Centre si vous le voulez bien. Le Centre c’est l’ignition, le cœur en flamme de la vérité, à l’entour la circumversion, ténèbres et confusion, le tourbillon du Malin.

Félix : hé l’abbé, c’est l’hiver, nous ne craignons pas de réchauffer nos âmes en peine près votre sapience de glace.

L’abbé : Croyez vous vraiment, mon fils, qu’en ces temps païens, mes pauvres appréciations pussent jamais retenir l’attention de quiconque ?

Félix : Il est vrai que nous ne vivons plus dans un monde Chrétien. Hélas ! L’Évangile a passé ! (Arthur) Mais l’air que nous respirons n’est il pas chargé d’encore un peu d’essence de chrétienté ?

L’Abbé : Il se peut. De pâles évanescentes vapeurs d’encens de notre Sainte Mère loin de ses fastes anciens et son grand appareil de doctrine.

Félix : En attendant, dans Notre-Dame les putains Femen se foutent dans le plus simple appareil et gueulent à se rompre les trompes de Saint-Eustache. À Rome des couventines féministes gémissent et soupirent après un pape femelle. La Grande Catin du Kali Yuga ! Une exigence vitale selon certains.
N’y a-t-il pas là une piste ?

L’abbé : Mais à qui appartiennent ces Femen ? Qui servent elles ces féministes ? Ceux qui haïssent la Religion chrétienne jusqu’aux vieilles pierre des Églises, au nom d’une croyance municipale beaucoup plus en arrière.
Ceux là n’ont de cesse de souiller Rome et le successeur de Pierre.

Félix : Je vois. Mais de ce point de vue, du point de vue du vrai pouvoir temporel, il était plutôt bien coté en bourse le Ratzinger, du Seize % !
Il avait d’ailleurs commis un livre, une ’Passion selon Ratzinger’, revue et corrigée par ses soins, qui lavait définitivement les Juifs de toute souillure de sang dans la Mort du Christ. N’est-ce pas un agenouillement devant la superstition antédiluvienne dont vous parliez ? Un vrai révisionniste le Seize !
Il avait reçu pour cette basse besogne les louanges empressés de monsieur Netanyahu : "Je vous félicite pour avoir rejeté dans votre nouveau livre la fausse accusation qui a servi de base à la haine des juifs pendant des siècles" lui écrivit ce dernier.

L’abbé : Mais Netanyahu n’est pas le Maître. Le maître c’est Hollywood, je veux dire ce dont Hollywood offre l’image la plus achevée. Un sioniste peut bien s’accommoder de la Vieille Eglise revue et corrigée par Vatican II. Quelques trucs à mettre au point et tout irait pour le mieux dans le pire des mondes.
Mais pour le Pouvoir dont je parle, pas de rémission, ni d’alliance d’aucune sorte avec cette vieille Institution qui porte en son sein des traces de la Tradition immémoriale.

Félix : Oui en ceci je vous suis très bien et pourrais dire comme Ezra Pound « qu’il reste davantage de lambeaux de civilisation encore utilisable dans les lézardes, le foutoir, les interstices de ce monument baroque et poussiéreux [ l’Église de Rome], que dans toutes les autres institutions de l’Occident. »

L’abbé : Aussi ce monument, aussi vétuste soit-il, il faut le mettre bas. N’importe les accommodations successives, qui sont en vérité de véritables reniements comme Vatican 2 qui est un décri du Nouveau Testament et un exhaussement du Vieux.

Félix : Ouais, et ce déni de Seize qui exonérait à jamais le "peuple" juif de la responsabilité de la mort du Christ, s’inscrit dans bien cette involution.

L’abbé : Mon fils, sur ce point particulier, d’un strict point de vue théologique, ce qu’a écrit là le Summum Pontifex reste parfaitement acceptable.

Félix : Hein ? Quoi ! Mais l’abbé, les textes des évangélistes, Jean, Marc, Luc et les autres ! On voit que vous les avez jamais lu.

L’abbé : Mon fils !

Félix : heu je voulais dire, que faîtes vous de leurs récits de la Passion , monsieur l‘abbé ? Tenez, prêtez moi votre Bible s’il vous plaît. Merci. Je lis, Mathieu par exemple :
27,20 Mais les grands prêtres et les anciens persuadèrent aux foules de demander Barabbas et de réclamer la mort de Jésus.
27,21 Le gouverneur, prenant la parole, leur dit : ” Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? ” Ils dirent : ” Barabbas. “
27,22 Pilate leur dit : ” Que ferai-je donc de Jésus dit Christ ? ” Tous dirent : ” Qu’il soit crucifié ! “,_ 23 Il dit ” Qu’a-t-il donc fait de mal ? ” Et ils crièrent encore plus fort : ” Qu’il soit crucifié ! “
27,24 Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte allait croissant, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : ” Je suis innocent du sang de ce juste ; à vous de voir ! “
27,25 Et tout le peuple répondit : ” Que son sang soit sur nous et sur nos enfants !
L’abbé : Bah, cette dernière exclamation, comme ils ne croyaient pas en Lui, n’était que de l’humour Juif.
De toute manière il serait malséant d’imputer à tout un peuple le crime de ses dirigeants.

Félix : Que ces messieurs du Talmud commencent !
Eux ont bien exigé du Pape qu’il réaffirmât l’éternelle et intransgressible Repentance de l’Église pour la traite adjuivante durant la Choâ…

L’abbé : …que Benoît benoîtement leur accorda !

Félix : C’est les tradis qui ont dû en faire une tête ! Eux qui ne juraient que par ce Papam. Habemus Papam qu’ils disaient !

L’abbé : Justement : habemus ou non habemus , that is the question, my son !

Félix : Il est vrai que vous êtes vous-même une sorte de révérendissime sévérédentiste…

L’abbé : Sédévacantiste !

Félix : Ainsi pour vous, pape ou pas pape c’est du pareil au même.

L’abbé : Que nenni mon fil, mais ce serait trop long et fastidieux à expliquer.

Félix : Soit, mais pour vous les tradis et les modernistes c’est blanche chasuble et mitre blanche…

L’abbé : …je ne dirai pas ça non plus. Il s’agit d’une variété dans l’Eglise de cette éternelle divergence d’esprit qui a toujours opposé les Anciens et les modernes. Et en Vérité, la base de la querelle est encore une fois purement littéraire.
Les Anciens, au grand dam des modernes (qui sont avant toute autre chose de parfaits ignorantins), savent le latin. Les autres qui ne l’entendent guère, craignent que ces sacrés tradis ne racontassent impunément n’importe quoi pendant leurs messes et notamment ceci : "Chambragazum non existam -Amen ", tel Mgr Williamson, un Faurisson ensoutané.

Félix : Justement, ce Mgr Williamson dont il restait pour Benoît Seize à se faire pardonner la grâce, on pourrait en parler.
Ne tient on pas, ici encore, au sujet de cette démission précipitée du Summum, comme vous l’appelez, une piste ?

L’abbé : Je ne crois pas. Ce qui compte c’est que ce Pape, n’en déplaise aux Tradis, n’a jamais ébauché l’ombre du commencement d’une remise en question du conciliabule Vatican II, hérésie suprême.

Félix : Vous ne portez pas les Psaumes de Vatican II dans votre chœur antique, hein l’abbé ?

L’abbé : Pourquoi non ? On institua une nouvelle messe, une nouvelle langue, de nouvelles prières, de nouvelles mœurs ecclésiales, un nouveau mobilier, de nouveaux habits, et même de nouvelles fins dernières…
Imaginez, toute proportion gardée, que dans votre association extravagante, à laquelle je le sais vous demeurerez fidèle, du jour au lendemain on se mit à cautionner des superstitions levantines et acclamer des Baudruches gonflées à l’hélium médiatique, voyez vous ?

Félix : hum, je vois…

L’abbé : l’ancienne Église, celle à laquelle j’ai juré ma foi que je demeurerais son lieutenant jusqu’à mon trépas, fut fondée en l’an 33 de notre ère par N.S Jésus-Christ...

Félix : Celle du « catholicisme mâle du moyen-âge »[1], hein l’abbé ?

L’abbé : Si vous voulez mon fils.
L’autre, l’église conciliaire new look naquit lors de ce conciliabule de 1965, jetant les plus beaux rites consacrés avec les soutanes, aux orties.

Félix : À dégueuler. On sent que l’appareil de l’Eglise est aux mains de bandits !
Ne serait-ce pas pour ça que Sa Seigneurie Ratzinger avait déclaré un jour :
"Nous l’avons toujours su mais nous voyons aujourd’hui de façon beaucoup plus terrifiante que la plus grande persécution de l’Église ne vient pas d’ennemis extérieurs mais naît du péché de l’Église."
Paroles mystérieuses…

L’Abbé : Pas tant que cela mon fils. Par ce "péché de l’Eglise", le Summum Pontifex entendait les actes de pédophilie, je crois.

Félix : Par parenthèse, monsieur l’abbé, je récuse ce mot pédophile. Les ignobles qui touchent aux enfants, sont des pédomanes. Le pédéraste demeure l'amant des jeunes garçons. Quant à ceux qui chérissent les très jeunes filles, ils sont des nympholeptes. Les poètes, les grands maudits.
Je m’efforcerai toujours, contre mon temps, de maintenir une distinction claire entre pédéraste, sodomite, et pédomane.

L’Abbé : Tant que vous y êtes, mon fils, récusez aussi "homosexuel". Qui implique son antithèse "hétérosexuel". Soit une « sexualité » comme une autre : la grande Loi de la Nature mise sur le même pied que les facéties d’un ouistiti dégénéré et vicieux.
Il ne s’agit pas de moraline mais de métaphysique.

Félix : La Loi de la Vie mise en rapport, sur le même plan que les lubies du vit !
D’ailleurs il me semble que si j’étais pédéraste, à l’instar de Montesquiou, d’Oscar Wilde ou du baron de Charlus, je porterai mon anormalité comme un Nimbe. Egalement comme une Croix. La vraie grandeur des parias. C’est cette hautaine vision que défend aussi Alain Soral.

L’abbé : Avec ces paroles vous touchez du doigt, si je puis dire mon fils, le motif véritable du départ de Benoît XVI.

Félix : Ah bon ? Seize serait de la jaquette ?

L’abbé : Cessez donc de dire des sottises mon fils !
Écoutez moi, la vraie raison je veux bien vous la dire, mais ne la répétez à personne !

Félix : C’est juré monsieur l’abbé. Croix de bois, Croix de Fer (de Première classe), si je mens j’irai en Enfer. (in petto : et comme nous y sommes déjà…)

L’abbé : Comprenez et méditez ce que je vais dire. Tout d’abord, si l’Eglise demeure la principale puissance spirituelle, la France reste sa Fille ainée. Cela est indissoluble, inaltérable comme la Jeunesse immarcescible de Notre Jehanne la Pucelle.
Or je vais vous révéler ceci. Le Summum Pontifex sait parfaitement que le but ultime de la profanation du mariage en ex-France n’est nullement de traîner des invertis à la mairie, mais à l’Autel. Afin que ces unions contre-nature soient consacrées par du clergé autochtone.
Mais, sans avoir le courage ou la force de dénoncer à la face du Monde le véritable enjeu spirituel de ce projet, Benoît s’est refusé catégoriquement à légitimer de quelque manière, sous son ministère, cette abomination.
Que Dieu miséricordieux ait pitié de son âme.

Félix : Je comprends : deux sodomites à moustaches devant le maire cela fait s’esclaffer le chœur des Séraphins, des Chérubins et des Trônes ; mais ces mêmes têtes de nœuds bénies par un prêtre, on rigole moins dans les hautes sphères emplumées !

L’Abbé : Car le Mariage demeure avant toute autre chose, un Sacrement. Et un sacrement fait à l’image du baptême.
N.S Jésus Christ a épousé l’Eglise, et toute, il l’a voulue lustrale ; car il est dit : « Il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable. » Ephésiens 5:26-27

Félix : Je suis d’accord à 100 % . « Ne pouvant pas supprimer l’amour, l’Eglise a voulu au moins le désinfecter, et elle a fait le mariage » écrivit Baudelaire.

L’abbé : Or, je sais nombre d’évêques et de prêtres, impies, qui ont déjà, dans la coulisse, donné leur consentement à ce blasphème inouï.
Dès lors, tout sera consommé .

Félix : Les misérables !
Il nous feront boire la coupe de ce Fiel jusqu’à la lie !
Maudite soit cette époque puante, maudit soit ce monde, maudite soit cette engeance ! Races de Vipères !

L’abbé : Calmez vous mon fils, et retrouvez la paix du cœur. L’Heure est proche. _ Jean 19,30 « Quand Jésus eut prit le vinaigre, Il dit : Tout est accompli »
Ainsi de nous.

Félix : Ah, voilà pourquoi on entends réclamer à corps et à cri un pape femelle !

L’abbé : En effet, une Papesse serait impeccable dans le rôle, la féminisation de n’importe quelle institution ou discipline, consacre sa déchéance. Mais ils n’iront pas jusque là, du moins pas encore.
Nil novi sub Sole Judæorum.

Félix : Ah mon Père !
Croyez vous que les braves catholiques qui défilent et pétitionnent savent ou sentent tout cela ?

L’Abbé : Peut-être. Pour penser et comprendre absolument cette laide querelle, dans notre état de nature déchue, il faudrait pour le chrétien d’aujourd’hui accomplir une véritable métanoïa, mais cela ne se peut sans la grâce.

Félix : Janséniste en diable l’abbé !

L’abbé : Quid prodest homini si universum mundum lucretur ; animae verö fuae detrimentum patiatur
Félix :…j’allais le dire…
Pouvez vous nous réciter, s’il vous plaît monsieur l’abbé, une de vos étranges prières marcionites ?

L’abbé : Prions :
Notre Père qui êtes dans la profondeur des Eons,
Que Votre Saint Logos et Christ soit compris et adoré dans tout l’Univers,
Que le règne de Votre Esprit vienne,
Que Votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donnez-nous aujourd’hui la force et le courage de supporter les mensonges et le chaos moral du Démiurge du Vieux testament,
Au nom de votre fils bien-aimé, l’Eon-Christ, notre Sauveur, à qui appartiennent le règne, le triomphe et la gloire dans les siècles des siècles.

Hosánna in excélsis !
Benedictus qui venit in nómine Dómini.
Félix : Amen

[1] Drieu

3 commentaires:

orfeenix a dit…

Remarquable, j' avais pensé au mariage pour tous y compris les prêtres, à l' ordination des femmes , mais pas au mariage religieux des invertis.J' ai ma réponse, merci!

Marcus Vulpus a dit…

Cher Abbé,

Sauf erreur de ma part, il y a une faute dans votre citation de Saint Matthieu:
Vous Avez écrit :
Quid prodest homini si universum mundum lucretur ; animae verö FUAE detrimentum patiatur.

or ce n'est pas FUAE mais SUAE

Amicalement
Marcus Vulpus - Petrocorus

Solow13 a dit…

Tout bonnement incroyable et très intéressant. Merci

libellés

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